Texte pris sur le site de Gallimard :
Merci, un titre tellement sobre qu'il en devient énigmatique…
Daniel Pennac — C'est la rencontre d'un mot et d'un personnage, celui d'un créateur venant de recevoir un prix et, se lançant dans les remerciements d'usage, découvre à quel point il est difficile de dire merci. Cette variation sur un thème devient une variation sur un être.
Le remerciement serait-il un genre à part entière ?
Daniel Pennac — Pas seulement. Le mot recouvre la notion de gratitude, qui, elle, ne relève pas du genre. Le personnage, d'ailleurs, passe constamment de la tentative de remerciement à la quête de gratitude. Et réalise qu'il faudrait peut-être remercier en premier ceux à qui on n'a pas envie de dire merci !
Comment cela ?
Daniel Pennac — Parce qu'ils nous ont constitué peut-être plus que les autres. Il y a la femme que l'on aime et qui a libéré dans l'amour notre énergie créatrice, mais il y aussi le vieux prof qu'on a haï et qui a suscité une réaction explosive, en nous obligeant à un travail de résistance dynamique…
Au fond, le personnage ne semble pas ravi de son prix…
Daniel Pennac — D'abord, il est remercié « pour l'ensemble de son œuvre ». Implicitement, c'est que tout ce qui reste à venir est nul par avance. C'est un prix qui sent le sapin !
Ensuite, c'est quand même un tempérament très particulier, qui réussit à se faire passer un très mauvais quart d'heure alors qu'il s'agit de son heure de gloire !
Quel est le point de départ du livre ?
Daniel Pennac — Le dernier paragraphe de mon dernier roman Le Dictateur et le hamac, qui traite précisément de la question du remerciement. À partir de là, j'ai eu envie de creuser le sujet, mais je ne m'attendais pas à ce que cette réflexion crée un personnage qui s'est progressivement imposé.
Le texte se présente comme un monologue entrecoupé de didascalies…
Daniel Pennac — Oui, c'est ce qui resterait d'un roman dont j'aurais ôté tout l'explicatif, tout le conjoncturel, tout l'anecdotique. Ne reste que ce personnage venu dire « Je vous remercie de m'avoir remercié ! », et qui découvre que le mot exprime une chose et son contraire : « Je vous remercie ! », « Vous êtes remercié ! » Sans parler des expressions toutes faites comme « merci beaucoup » : on remercie toujours beaucoup, ce qui fait que la gratitude est vouée à l'inflation, contrairement au sentiment, déflationniste par nature. De sorte qu'on est obligé de remercier de plus en plus des gens qu'on aime de moins en moins !
Mon avis :
J'ai emprunté ce livre à la BM pour participer au challenge "Daniel Pennac" de George.
C'est une pièce de théâtre pour expliquer pourquoi dire "Merci" quand on vous décerne un prix est si difficile.
- Pourquoi dire MERCI ?
- Qui Remercier ?
Mais la question que j'ai préféré est
- A qui je ne dirai jamais MERCI !
Nous pouvons remercier toutes les personnes que l'on connaît mais il y en a toujours une qui viendra nous voir et nous dire :
- Pourquoi tu ne m'as pas remercié avec tout ce que j'ai fait pour toi ?
Les Daft Punk ont trouvé la manière de remercier :
- Venir sur scène casqué
- Prendre la récompense
- Partir sans un mot.
Ou faire comme les ministres ne pas attendre d'être félicité, il se félicite eux même
Donc je me félicite de ce billet.